Nous reproduisons ci-dessous une lettre déposée hier à la mairie de Saint-Mandé, à destination de M. Patrick Beaudouin.
Saint-Mandé, jeudi 24 mars 2011
Monsieur le Maire,
Les médias rapportent depuis quelques jours les hésitations d'une partie de l'UMP au sujet de l'attitude à adopter lors du second tour des élections cantonales, qui voient malheureusement le Front national se maintenir dans de très nombreux cantons. Dans le Val-de-Marne, le FN sera ainsi présent dans 8 cantons sur 25 : il y affrontera le Parti communiste dans 5 cantons, le Parti socialiste dans 3 cantons. Dans ces duels, les résultats du premier tour placent en bonne position le candidat de gauche arrivé en tête et désormais soutenu par l'ensemble de la gauche gouvernementale. Pour autant, aucune élection n'est jamais acquise, et la présence du FN à un second tour ne saurait être prise à la légère.
La question qui se pose aujourd'hui est donc simple et reste, à notre connaissance, sans réponse de votre part à ce jour, ce qui explique le caractère public de notre démarche, tout comme son caractère d'urgence : appelez-vous les électeurs à faire obstacle au Front national en votant dimanche 27 mars, dans les cantons concernés, pour ces candidats de gauche?
Vous avez été conseiller général du Val-de-Marne pendant près de quatorze ans, vous êtes maire de Saint-Mandé depuis 1995, député depuis 2002, membre important de la fédération départementale de l'UMP, et à ce titre vos prises de position ont une portée politique particulière. Vous n'êtes bien sûr propriétaire d'aucune voix, mais les mandats que vous ont confiés nos concitoyens à plusieurs reprises vous donnent une responsabilité singulière dans l'espace public. En outre, dans le contexte médiatique actuel, marqué par une grande confusion, les électeurs de la 6e circonscription du Val-de-Marne sont en droit de se demander quelle est votre position exacte, sur une question qui, sans toucher immédiatement les villes de Saint Mandé, Vincennes et Fontenay-sous-Bois, revêt à l'évidence une dimension nationale.
Le président Jacques Chirac, dont la réélection en 2002 avait été portée par des millions de voix d'électeurs de gauche et avait fortement conditionné la victoire de l'UMP aux élections législatives suivantes, a toujours, pour sa part, eu conscience de la gravité de ces questions. Cette conscience l'a amené, comme vous le savez, à toujours refuser la moindre équivoque dans ses consignes de vote en cas d'interférence du Front national.
La question qui se pose aujourd'hui est donc sérieuse et ne souffre, selon nous, aucune hésitation, aucun délai ni aucune ambiguïté sémantique. Elle dépasse largement le cadre des élections en cours, et touche aux principes mêmes de l'engagement politique. Il ne s'agit pas de savoir si un électeur de droite « peut », si le cœur lui en dit, voter pour la gauche au deuxième tour face au FN. Il s'agit de savoir si cet électeur a le devoir moral de le faire, de la même façon que les électeurs de gauche ont, selon nous, le devoir moral de voter pour la majorité présidentielle là où cette dernière reste seule en lice contre le FN.
Au surplus, est-il besoin de le dire, s'abstenir ou voter blanc dimanche prochain ce n'est pas combattre le Front national, c'est à l'inverse mettre sur un plan d'égalité le Front national et des partis de gouvernement ayant dirigé quinze ans la France au cours des trente dernières années.
Pour finir et à titre personnel, il ne nous est pas indifférent de connaître votre position, nous qui vous côtoyons depuis plusieurs années au conseil municipal de Saint-Mandé et qui pensons partager avec vous, au-delà de nos désaccords politiques notoires, certaines valeurs républicaines essentielles.
Dans l'attente de votre réponse, nous prions de croire, M. le Maire, à l'expression de nos salutations distinguées.
Saint-Mandé, jeudi 24 mars 2011
Monsieur le Maire,
Les médias rapportent depuis quelques jours les hésitations d'une partie de l'UMP au sujet de l'attitude à adopter lors du second tour des élections cantonales, qui voient malheureusement le Front national se maintenir dans de très nombreux cantons. Dans le Val-de-Marne, le FN sera ainsi présent dans 8 cantons sur 25 : il y affrontera le Parti communiste dans 5 cantons, le Parti socialiste dans 3 cantons. Dans ces duels, les résultats du premier tour placent en bonne position le candidat de gauche arrivé en tête et désormais soutenu par l'ensemble de la gauche gouvernementale. Pour autant, aucune élection n'est jamais acquise, et la présence du FN à un second tour ne saurait être prise à la légère.
La question qui se pose aujourd'hui est donc simple et reste, à notre connaissance, sans réponse de votre part à ce jour, ce qui explique le caractère public de notre démarche, tout comme son caractère d'urgence : appelez-vous les électeurs à faire obstacle au Front national en votant dimanche 27 mars, dans les cantons concernés, pour ces candidats de gauche?
Vous avez été conseiller général du Val-de-Marne pendant près de quatorze ans, vous êtes maire de Saint-Mandé depuis 1995, député depuis 2002, membre important de la fédération départementale de l'UMP, et à ce titre vos prises de position ont une portée politique particulière. Vous n'êtes bien sûr propriétaire d'aucune voix, mais les mandats que vous ont confiés nos concitoyens à plusieurs reprises vous donnent une responsabilité singulière dans l'espace public. En outre, dans le contexte médiatique actuel, marqué par une grande confusion, les électeurs de la 6e circonscription du Val-de-Marne sont en droit de se demander quelle est votre position exacte, sur une question qui, sans toucher immédiatement les villes de Saint Mandé, Vincennes et Fontenay-sous-Bois, revêt à l'évidence une dimension nationale.
Le président Jacques Chirac, dont la réélection en 2002 avait été portée par des millions de voix d'électeurs de gauche et avait fortement conditionné la victoire de l'UMP aux élections législatives suivantes, a toujours, pour sa part, eu conscience de la gravité de ces questions. Cette conscience l'a amené, comme vous le savez, à toujours refuser la moindre équivoque dans ses consignes de vote en cas d'interférence du Front national.
La question qui se pose aujourd'hui est donc sérieuse et ne souffre, selon nous, aucune hésitation, aucun délai ni aucune ambiguïté sémantique. Elle dépasse largement le cadre des élections en cours, et touche aux principes mêmes de l'engagement politique. Il ne s'agit pas de savoir si un électeur de droite « peut », si le cœur lui en dit, voter pour la gauche au deuxième tour face au FN. Il s'agit de savoir si cet électeur a le devoir moral de le faire, de la même façon que les électeurs de gauche ont, selon nous, le devoir moral de voter pour la majorité présidentielle là où cette dernière reste seule en lice contre le FN.
Au surplus, est-il besoin de le dire, s'abstenir ou voter blanc dimanche prochain ce n'est pas combattre le Front national, c'est à l'inverse mettre sur un plan d'égalité le Front national et des partis de gouvernement ayant dirigé quinze ans la France au cours des trente dernières années.
Pour finir et à titre personnel, il ne nous est pas indifférent de connaître votre position, nous qui vous côtoyons depuis plusieurs années au conseil municipal de Saint-Mandé et qui pensons partager avec vous, au-delà de nos désaccords politiques notoires, certaines valeurs républicaines essentielles.
Dans l'attente de votre réponse, nous prions de croire, M. le Maire, à l'expression de nos salutations distinguées.
Les conseillers municipaux du Parti socialiste, d'Europe Écologie Les Verts et du Parti communiste: Geneviève Touati, Benoît Ains, Brigitte Arthur, David Gréau et Michel Mahérou
1 commentaire:
Dans un contexte politique particulièrement flou où certains peuvent renier leurs valeurs républicaines soit par ambition personnelle soit par vexation.
Cette lettre importante nécessite une réponse claire. En effet, il est nécessaire de connaître le comportement réel des élus républicains, se ventant d'humanisme devant un choix qui prouvera ou non cet engagement.
Martial
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