Nous reproduisons ci-dessous l'entretien avec Geneviève Touati et Benoît Ains paru dans le premier numéro de Saint-Mandé socialiste (premier trimestre 2013, p. 2), journal de la section PS de notre ville. Le journal est à retrouver dans son intégralité sur le site de la section.
À quoi sert l’opposition municipale ?
La présence de l’opposition est de l’essence
même de la démocratie. Elle participe du
contrôle de l’exécutif municipal, peut saisir
le tribunal administratif en cas d’illégalité
et siège aux commissions d’appel d’offres,
ce qui est essentiel pour la transparence financière.
Elle a un représentant au comité
d’action sociale et sanitaire (CCAS), à la
commission des aides qui en dépend, ainsi
qu’à la caisse des écoles.
Elle est la porte-parole à part entière des
citoyens qui ont voté pour elle, les tient
informés des choix de la majorité ou des
raisons pour lesquelles ils sont contestables,
lorsque c’est le cas. Elle défend des
projets auxquels la droite, bien souvent par
idéologie, s’oppose : rappelez-vous du tramway
parisien qui allait selon les élus UMP
asphyxier notre commune ; aujourd’hui les
mêmes dans le BMO applaudissent cette
réalisation.
Les élus et militants socialistes ont, en outre,
contribué à l’organisation de la votation
contre la privatisation de la Poste (510 votants
à Saint-Mandé en 2009), avant de
prendre en charge l’organisation des primaires
socialistes, qui ont été en octobre
2011 un bel exercice démocratique (près
de 1 300 votants).
L'opposition peut-elle être efficace,
autrement dit parvenir à promouvoir
ses idées sur le terrain ?
Bien sûr ! Elle est loin de se limiter à un
rôle de figuration dans une commune où
près de 40 % des électeurs votent maintenant
à gauche. La timide évolution de la
majorité UMP sur la question du logement
social est ainsi en partie due à notre action.
Quant à la réfection de l’avenue du Généralde-
Gaulle, nous n’avons eu de cesse
depuis quinze ans de la réclamer. C’est grâce
aux élus PS que l’utilisation du chèquevacances
est aujourd’hui possible à Saint-
Mandé, que la commission handicap s’est
enfin réunie depuis l’année dernière comme
l’exige la loi.
Être élu d’opposition,
est-ce un « sport de combat » ?
N’allons pas jusque-là mais
néanmoins il faut être tenace,
chercher l’information
qui bien souvent ne nous est
pas communiquée spontanément.
Nous ne nous situons
pas dans une posture de
contestation systématique
mais constructive : quand un projet nous
paraît conforme à l’intérêt de tous les Saint-
Mandéens, nous le votons. Récemment,
nous avons adopté à l’unanimité un voeu
de soutien à l’hôpital Bégin. Enfin, nous
avons le souci de maintenir des relations
de courtoisie avec nos collègues de la majorité
municipale, ce qui est la moindre des
choses.
Projetons-nous dans l’avenir : quelles
seraient vos premières décisions si en 2014 la
gauche emportait la mairie ?
Une des premières mesures serait assurément
l’application immédiate du quotient
familial dans la restauration scolaire et pour
toutes les activités proposées par la ville,
gage d’une plus grande justice sociale. Tout
aussi urgent, dans un souci de transparence :
la mise en place d’une commission d’attribution
des quelques logements sociaux gérés
par la ville, ce que refuse le maire en dépit
de nos demandes répétées. Nous développerions
l’accueil des jeunes enfants : beaucoup
trop de familles n’ont pas de places en
crèche. Nous nous attacherions à fédérer la
vie associative locale avec la création d’une
maison des associations.
Sur le plus long terme, nous nous efforcerions
d’établir une réelle coopération avec
les communes qui nous entourent, notamment
avec Paris, Vincennes, Charenton.
Il est ainsi dommage que le centre de la
mémoire, projet que nous avons soutenu,
n’ait pu se faire avec Vincennes, car il aurait
permis, tout à la fois, l’accueil d’un plus
grand nombre et un partage
de charges budgétaires. Nous
mobiliserions tous les moyens
existants permettant d’aider
les habitants à réaliser des travaux
d’économie d’énergie
(changement de vitrage par
exemple), et surtout nous engagerions
une véritable opération
de sensibilisation sur ce point.
Est-il besoin de le dire, nous installerions
enfin des panneaux de libre expression !