jeudi 26 avril 2012

La majorité municipale se félicite de sa politique en matière de logement social ! Et ce n'est pas un poisson d'avril.

Profitant d’un tract diffusé par des membres du Parti socialiste à propos de la vente à la découpe de l’ensemble immobilier 22 rue de l’alouette, le député-maire a cru bon d'adresser aux habitants de Saint-Mandé une lettre faisant l’apologie de sa politique en matière de logements sociaux, dont il aurait augmenté le nombre de 85% ! Et de nous taxer, élus socialistes, d’hypocrisie et d’électoralisme. 
Rappel de quelques vérités à notre député-maire, qui paraît avoir la mémoire courte et ferait bien de relire les procès verbaux des conseils municipaux, les tribunes de l’opposition dans le BMO avant de raconter ce qui lui plait à des fins éminemment partisanes. 
L’acceptation du logement social par notre édile fut laborieuse. A l’origine, n’avait-il pas organisé une pétition pour appeler les Saint-Mandéens à s’opposer à la loi SRU, expliquant que les barres et les tours allaient envahir Saint-Mandé ? Rappelons que notre député-maire fut adjoint à l’urbanisme de R.-A. Vivien, lequel en son temps aurait volontiers mis la main sur les terrains appartenant aujourd’hui au Val-Mandé, pour y permettre la réalisation d’opérations de promotion immobilière. Aujourd’hui Saint-Mandé n’a pas de foncier. Mais à qui la responsabilité si ce n’est à la même majorité en place à Saint-Mandé, et qui a privilégié les promoteurs privés? 
La persévérance de l’opposition à dénoncer le non-respect de la loi SRU, mais aussi les amendes supportées de ce fait par notre commune, ont certes amené une évolution… Elle est bien timide comme la suite vous le démontre. Ainsi, les élus socialistes n’ont eu de cesse, et pas seulement lors de périodes électorales, de faire des propositions pour accroître le nombre de logements locatifs. Ainsi, et ce ne sont que quelques exemples parmi les plus récents : 
-Nous nous sommes opposés à la vente du 2 rue de l’Abbé Pouchard. A ce sujet, il est faux de prétendre, comme le fait le député-maire, que le produit de cette vente aurait permis la réalisation des logements situés sur le terrain de l’IGN, les deux opérations n’étant liées ni dans leur chronologie ni dans leur historique. 
-Nous avons demandé que la totalité des logements devant être construits sur le terrain EDF soient des logements locatifs et non un tiers comme prévu, et qu’ils soient accessibles à tous et non pas réservés au personnel d’une administration. 
-Avec l’OPAH il est apparu qu’il y aurait sur notre commune 10% de logements vacants. Nous avons demandé que, comme l’avait fait Paris, les propriétaires soient identifiés et contactés pour connaître les raisons de cette situation et que soit mise en œuvre une taxe sur les logements vacants. 
Que croyez vous qu’il arriva ? Aucune de ces propositions ne fut retenue, pas plus qu’il n’a été donné suite à notre demande de mise en place d’une commission d’attribution du contingent de logements réservés à la ville. Actuellement, seul le député-maire décide des dossiers qui seront soumis aux bailleurs sociaux. Enfin, faut-il rappeler que le député-maire soutient un gouvernement qui s’est refusé à lutter contre la spéculation immobilière dont les ventes à la découpe sont l’illustration, comme à tout encadrement des loyers? 
Sur le dossier du logement social à Saint-Mandé, il n’y a pas de quoi s’adresser un satisfecit pour la majorité municipale et son chef. 

Geneviève Touati et Benoît Ains, élus socialistes
Tribune parue dans Saint-Mandé Infos n° 173 (avril-mai 2012), p. 48