vendredi 13 mai 2011

Retour sur les cantonales

Au lendemain du 1er tour des cantonales, nous avons considéré qu’il était indispensable de connaître la position du maire s’agissant des duels opposant au second tour un candidat de gauche à un candidat du FN. S’alignait-il sur la position officielle de l’UMP rejetant toute consigne de vote ou, comme l’ont fait certains et non des moindres dans cette formation, considérait-il qu’au-delà des divergences de fond opposant la gauche à la droite, notamment en matière économique et sociale, nous devions défendre un socle commun de valeurs qui sont celles de la République ? Une lettre lui a été adressée en ce sens par l’ensemble des conseillers municipaux de gauche.
La réponse du député-maire fut malheureusement particulièrement décevante, écartant tout front républicain au motif qu’un appel à voter pour un candidat de gauche reviendrait à laisser dire qu’UMP / PS ou autres sont la même chose.
L’argumentation ne peut manquer de surprendre : les valeurs de la République ne sont-elles pas notre bien commun ? Ne sont-elles pas le garant de notre débat démocratique ? C’est aussi faire preuve de peu de considération pour les électeurs que de les considérer comme incapables de prendre la mesure de certains enjeux.
Pour le député-maire, il ne paraît pas y avoir de différence entre les valeurs dans lesquelles s’inscrit tout candidat socialiste, communiste ou vert, et celles d’un candidat se réclamant de l’extrême-droite. C’est consternant et pour le moins inquiétant dans le contexte que nous traversons.
Sous prétexte de décomplexer, on assiste à une montée en puissance de propos et de pseudo-analyses à connotation ouvertement xénophobe. La laïcité, valeur fondamentale de notre République, est détournée de son sens pour être utilisée, pour non pas comme un lien social mais, tout au contraire, pour stigmatiser une partie de nos concitoyens parce que musulmans, créant ainsi les conditions du repli identitaire et l’émergence des communautarismes.
Le refus d’un front républicain face au FN s’explique-t-il réellement par la peur d’une confusion UMP / PS ou par des considérations beaucoup plus politiciennes à la veille d’échéances politiques majeures ?
Ne pas adopter une position claire et sans arrière-pensée constitue une faute politique et morale qui pourrait bien demain s’avérer lourde de conséquences.

Geneviève Touati et Benoît Ains, élus socialistes
Tribune publiée dans Saint-Mandé Infos n° 167 (avril-mai 2011), p. 54

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NB: une nouvelle réunion d'information sur l'aménagement du terrain EDF, le chantier et les travaux est programmée ce mercredi 18 mai à 19h, à l'école Germaine Tillion.