mardi 7 juillet 2009

Logement social: des efforts à poursuivre

Après des années perdues à refuser l'application de la loi SRU, à laisser passer des opportunités, nous ne pouvons qu'être satisfaits de constater qu'enfin des démarches sont initiées pour réaliser des logements sociaux à Saint-Mandé.
Avec la signature du contrat de mixité sociale, il vient d'être décidé que la ville exercerait son droit de préemption sur un ensemble immobilier de l'avenue Joffre et qu'elle entreprendrait une procédure d'expropriation sur un bâtiment insalubre où prospérait de l'habitat indigne. Une convention a été conclue avec l'association Habitat urbanisme. La réglementation des aides accordées dans le cadre de l'Opah a été revue afin qu'elles profitent avant tout aux propriétaires à revenues modestes.
Mais des efforts restent à faire car, même avec ces réalisations, nous demeurons très loin de l'objectif de 20 % de logements sociaux. Or il faut bien constater que des décisions sont prises qui vont à l'encontre de cet objectif: ainsi la décision tout à fait contestable de vendre les 9 appartements dont la ville est propriétaire dans l'immeuble du 2 rue de l'abbé Pouchard (photo ci-contre). Ces appartements auraient pu devenir autant de logements inclus dans le quota de 20 %.
On peut également s'étonner que des cas d'habitats indignes aient pu perdurer pendant un certain temps, sans entraîner les mesures qui s'imposaient pour y mettre un terme.
Par ailleurs, les opérations entreprises privilégient systématiquement les petits appartements qui ne permettent pas l'accueil de familles avec enfants. De plus en plus de familles sont ainsi contraintes, lorsque leurs enfants grandissent, de s'éloigner en grande banlieue. Or s'agissant du projet sur le site de l'IGN, il est annoncé plus d'une centaine de chambres d'étudiants et uniquement une cinquantaine d'appartements dont la taille n'est pas précisée à ce jour.
Que ce soit dans ce programme comme dans d'autres, il apparaît indispensable de rééquilibrer dans notre commune le logement social locatif en faveur des familles, pour répondre à leurs besoins, étant précisé que des subventions spécifiques peuvent être obtenues auprès de la région Ile-de-France, laquelle a fait du logement social sa priorité.
Il faut également reconduire l'Opah, l'actuelle convention arrivant bientôt à son terme, et permettre ainsi que puissent être réhabilités des immeubles dégradés comme des appartements qui ne sont plus aux normes et dont les propriétaires n'ont pas les moyens de faire face au coût des travaux.
Il faut enfin prendre contact avec les propriétaires de logements – parfois d'immeubles entiers – qui sont inoccupés pour les inciter à mettre leur bien sur le marché locatif. Là aussi des dispositifs existent et doivent être utilisés.
Après des années d'inertie, c'est une politique volontariste qui doit être mise en œuvre pour remédier à la crise du logement que nous connaissons et dont l'une des principales causes est la spéculation immobilière. Comme nous l'avons toujours fait, pour le bien de tous, nous continuerons, nous aussi, à faire une priorité de l'application de la loi SRU à Saint-Mandé.

Geneviève Touati, Benoît Ains, élus socialistes
Tribune publiée dans Saint-Mandé Infos n° 156, juin-juillet-août 2009, p. 52