mercredi 19 novembre 2008

Gestion de l'eau : un débat qui s'impose et que refuse le maire

Rappelons que sur le territoire de la petite couronne parisienne, la production et la distribution de l’eau sont organisées par un syndicat intercommunal, le SEDIF, qui regroupe 142 villes parmi lesquelles Saint-Mandé. Chaque commune a un représentant au sein de ce syndicat. Le SEDIF est présidé depuis 23 ans par André Santini. Depuis 1923 le service est concédé à la Compagnie générale des eaux, aujourd’hui Veolia.
Or, le système de gestion actuel est loin d’être satisfaisant. Les coûts de gestion du délégataire manquent à tout le moins de lisibilité comme s’en sont fait l’écho des associations de consommateurs. Les enquêtes qu’elles ont menées ont fait état d’un surcoût supporté par l’usager et ont exposé des arguments précis quant à des économies potentielles tangibles qui pourraient être réalisées sur les factures d’eau des Franciliens concernés (4 millions d'euros). Par ailleurs, divers organismes publics tels la Cour des comptes, la chambre régionale des comptes, considèrent qu’une délégation à une société privée conduit à un surcoût sensible par rapport à une régie publique.
Faut-il alors reconduire cette délégation de service public au profit d’une société privée ou envisager de gérer l’eau en véritable régie publique ?
Des communes de sensibilité politique différente se posent cette question qui n’est pas anodine, à fortiori dans le contexte de crise financière que nous traversons, avec ses impacts sur l’économie. Lors de la campagne municipale, notre liste avait dénoncé le coût de l’eau supporté par les Saint-Mandéens.
L’opportunité de cette délégation est une question d’actualité. En effet, alors que le contrat actuel arrivera à échéance le 31 décembre 2010, le comité syndical du SEDIF est convoqué le 11 décembre prochain par son président, Monsieur André Santini, pour se prononcer de sur le mode de gestion future du syndicat.
Cette décision ne saurait être prise sans débats préalables avec nos concitoyens et sans que le conseil municipal ait pu également en délibérer. Pourtant, à Saint-Mandé la majorité municipale ne paraît pas disposée à une telle concertation sur cette question qui touche à l’intérêt général et concerne chacun d’entre nous. Lors des deux derniers conseils municipaux, suite à nos demandes, le maire nous avait pourtant assurés de la mise en place d’un groupe de travail sur l’opportunité ou non de reconduire le contrat de délégation de service publique liant le SEDIF à Veolia. Or, ce groupe de travail ne s’est jamais réuni. Nous avons écrit au maire le 7 novembre pour demander la réunion de ce groupe, mais cette démarche reste sans réponse à ce jour alors même que la réunion du comité syndical du SEDIF est dans moins d’un mois. De plus, le prochain conseil municipal est prévu pour le 18 décembre, à une date postérieure à celle de cette réunion.
Autrement dit, c’est sans aucune concertation ni information des Saint-Mandéens que notre commune, par la voix de son représentant au SEDIF désigné par la majorité municipale, va se prononcer pour ou contre la reconduction de l’actuel contrat de délégation de service public.
Nous ne pouvons que nous interroger sur les raisons de ce refus de tout dialogue.
En tout état de cause, ce manque de démocratie est inadmissible au regard de l’enjeu. La maîtrise publique réelle de la gestion de l’eau potable est une question fondamentale, que ce soit en termes de tarification, de protection de cette ressource naturelle, de sa qualité et du bon entretien des réseaux.
Nous devons obtenir un débat avant le 11 décembre.
D’ici là, venez nombreux à la réunion publique sur la gestion de l’eau en Ile-de-France qui se tiendra à l’initiative des Verts de Saint-Mandé et Vincennes, du Parti socialiste et du Parti communiste, le mercredi 3 décembre à 20h30, salle des conférences du centre culturel (4, avenue de Liège à Saint-Mandé).
Le débat sera animé par Jean-Luc Touly, président de l’ACME (Association pour le contrat mondial de l’eau) et coauteur de L’eau des multinationales. Vérités inavouables (Fayard, 2006).

mardi 18 novembre 2008

Préserver l’environnement commence par l’éducation : pour un jardin pédagogique à la pointe Paul Bert

Lors du dernier conseil municipal, les élus saint-mandéens ont voté à l’unanimité les crédits d’une étude portant sur le réaménagement de l’avenue Charles de Gaulle et de la pointe Paul Bert.

Il est vrai qu’il est temps… Temps de rompre avec l’ineptie de la situation invivable régnant actuellement avenue de Gaulle : bus bloqués, livraisons anarchiques, trottoirs ridiculement étroits, danger permanent pour les piétons et les cyclistes. En effet, il est temps !
Le second volet de cette étude peut paraître plus anecdotique. Il n’en est rien. Cette pointe de la rue Paul Bert, partagée entre Paris et Saint-Mandé est également un lieu névralgique de notre ville : une crèche, deux écoles, de très nombreux logements, et pas très loin une autre crèche, un collège et un gymnase. Face aux écoles, un “jardin” termine cette pointe. Le mot est volontairement entre guillemets tant cela ne ressemble pas à un jardin : deux tables de ping-pong, trois bancs, quatre brins d’herbe et beaucoup de déjections canines !
En bref, cela ne ressemble pas à grand chose.

Il faut saisir cette chance : ce terrain appartient à la ville de Paris. Il est classé, selon le plan local d’urbanisme de la ville de Paris, comme une réserve d’espace vert. Aujourd’hui, il est entretenu par la ville de Saint-Mandé.

Les élus Verts soumettront au maire lors du prochain conseil municipal un projet pour utiliser cette parcelle de façon ludique et intelligente. Nous souhaitons que dans le cadre de l’aménagement futur de cette pointe une partie de ce terrain soit réservée à un jardin pédagogique. Cela peut être mis en œuvre très rapidement. S’il est en effet très intéressant que les scolaires mangent des fruits et légumes sains et « bio » à la cantine, il est encore mieux qu’ils sachent comment ces aliments sont produits. Nous demanderons donc au maire et à ses adjoints chargés de l’environnement et des affaires scolaires de bien vouloir proposer aux enseignants de notre ville cette création. Cela répond à une exigence d’éducation à l’environnement, d’ouverture au monde, mais aussi de "végétalisation" d’un espace public par trop minéral. Donnons la chance aux élèves de Saint-Mandé de cultiver, d’expérimenter des plantations, de suivre la vie d’une plante, et de comprendre par ce biais les nécessités absolues de préservation de l’environnement.

Ce n’est que grâce à l’éducation que le respect de l’environnement progresse. Un jardin pédagogique à cet endroit, face à l école la plus importante en nombre d’élèves de notre ville, ouvert aux autres établissements, sera un outil majeur de formation in situ.
Donnons à nos élèves, à nos enfants la chance de mettre les mains dans la terre afin qu’ils aient conscience de la nécessité de la préserver.