lundi 15 septembre 2008

Un jumelage pour le dialogue et la paix : Saint-Mandé, Israël et Palestine

Comme la plupart d’entre vous, les élus de l’opposition ont appris par le dernier Saint-Mandé Infos de l’été 2008 le projet de jumelage entre Saint-Mandé et Akko (Saint-Jean-d’Acre) qui pourrait se concrétiser par une signature d’ici la fin de l’année.
Cette annonce par voie de presse municipale a beaucoup surpris les élus de la liste « Saint-Mandé, ouvrons l’avenir », car ce projet, qui n’a jamais été abordé au conseil municipal, à peine évoqué au sein du comité de jumelage, n’a jamais fait l’objet d’un débat ni d’une décision.
C’est pourquoi, choqués par cette méthode inhabituelle, les élus socialistes et verts du conseil municipal ont demandé à être reçus par le maire de Saint-Mandé, et lui ont à cette occasion remis un courrier dont nous vous livrons ici la teneur : nous estimons que dans le contexte international actuel, où toutes les nations appellent de leurs vœux une paix juste et équitable, un jumelage avec une ville israélienne devrait systématiquement s’accompagner d’un jumelage avec une ville palestinienne. Un jumelage tripartite accompagné d’actions menées conjointement ne peut que favoriser le rapprochement des peuples israélien et palestinien et peut contribuer efficacement au processus de paix dans la région. Plusieurs villes en France mettent en place ces jumelages couplés, comme Grenoble par exemple avec Rehovot en Israël et Bethléem en Palestine.
Le président de la République lui-même, lors de son récent voyage en Israël et à l’occasion du sommet de l’Union pour la Méditerranée, a rappelé l’exigence d’un indispensable dialogue et d’un inévitable rapprochement afin que les deux peuples vivent enfin en paix côte à côte dans deux Etats. Un jumelage à trois serait l’occasion pour la ville de Saint-Mandé de participer concrètement à ce dialogue et de jouer un rôle dans ce rapprochement en mettant en œuvre des programmes « tripartites ».
D’autre part, le choix de la ville nous heurte car, loin de l’image mythique glorifiant la présence des croisés dans la région, Saint-Jean-d’Acre rappelle le massacre de dizaines de milliers de musulmans par les chrétiens pendant trois siècles.
Nous, élus de l’opposition, sommes très attachés à promouvoir le dialogue dans une région qui souffre terriblement et où des actions de connaissance mutuelle ne pourraient avoir que des effets bénéfiques. C’est pourquoi nous prônons un jumelage tripartite qui démontrerait l’engagement des citoyens saint-mandéens en matière de respect des autres cultures et de promotion de la paix.
Enfin, nous voudrions souligner ici l’action de Daniel Barenboïm, ce grand chef d’orchestre à la fois israëlien et palestinien, fondateur du célèbre orchestre israëlo-palestinien Divan, dont le combat est un exemple pour la paix. C’est parce que nous croyons comme lui que « les destins du peuple palestinien et du peuple israëlien sont inextricablement liés » que nous appelons de nos voeux un tel jumelage.